Kurowen Ackecha

▵nom: Kurowen ▵ prénom : Ackecha ▵ âge : 50 ans ▵ lieu de naissance : Naboo ▵ métier : Maître Jedi (gris) en fuite, se cache/Mercenaire pour survivre ▵ situation amoureuse : célibataire ▵ orientation sexuelle :hétérosexuel ▵traits de caractère : calme, taciturne, réfléchis, loyal. ▵ groupe : pro-solo ▵ avatar : Alexandre Astier ▵ crédit avatar : sneakysunk

VOTRE HISTOIRE

53 BBY - ((0 an)) Naissance sur Naboo.
50 BBY - ((3 ans)) Repéré par un Maître Jedi de passage. Après moultes négociations avec ses parents, Kurowen part avec lui pour suivre une formation au Temple de Coruscant.
32 BBY - ((21 ans)) Kurowen accède au rang de Chevalier Jedi.
28 BBY - ((25 ans)) Il prend sous son aile son premier Padawan.
22 BBY - ((31 ans)) Kurowen devient Maître Jedi.
19 BBY - ((34 ans)) Sa Padawan se fait tuer lors de la Purge. Il fuit in extremis sur Tatooine.
17 BBY - ((36 ans)) Après deux ans d'errance sur la planète désertique, il circule sous une nouvelle identité. Il travaille quelques fois pour Jabba le Hutt en tant que mercenaire sans pour autant être affilié à lui.
13 BBY - ((40 ans)) Une mission l'emmène jusqu'à Corellia. Il y restera après avoir une rencontre, par amour.
6 BBY - ((48 ans)) Pendant la guerre qui opposa les Vers Blancs et l'Aube Ecarlate, Kurowen va servir de mercenaire pour les deux clans, en pur indépendant puisqu'il ne prend pas parti dans ce conflit.



Ce fameux jour le hantait depuis vingt-six ans plongeant chacune de ses nuits dans des insomnies terribles. Il ne supportait plus ses cauchemars qui peuplaient ses rêves. Dès qu’il fermait les yeux, il entendait ces cris terribles — conséquence d’un massacre qui se profilait, plongeant dans l’horreur absolue le si paisible Temple de Coruscant. « Maître Misagary ! Au secours ! À l’aide ! » Il avait vu sa Padawan se débattre. Elle était courageuse, mais mauvaise avec son sabre, surtout quand le duelliste en face d’elle était Anakin Skywalker. Il ne lui avait laissé aucune chance dans la naïveté de sa jeunesse, croyant une seule seconde qu’elle pourrait l’affronter. « Maître Skywalker, par pitié… Maître Sky… » Elle se débattait, essayait de se débarrasser de cette main invisible l’asphyxiait. Anakin, en plus de l’étrangler, l’avait soulevé dans les airs grâce à cette force invisible. Sanand n’avait jamais rien vu de tel. Une telle noirceur perforait le coeur du jeune chevalier Jedi… Les pieds de sa Padawan gigotaient dans tous les sens, jusqu’à ce qu’ils cessent, définitivement, de se mouvoir frénétiquement. Anakin lui avait cassé le cou, comme un vulgaire poulet, avec cet étranglement de force. Elle ne semblait être qu’un objet à ses yeux. Comme si ce n’était pas suffisant, comme pour s’assurer qu’elle était belle et bien morte, il la transperçait avec son sabre à la lame bleutée. Il la laissait s'empaler, presque jusqu’au niveau de la poignée avant de se débarrasser d’elle pour libérer sa lame en donnant un vulgaire coup de poignet sur le côté. Le visage de l’adolescence était tordu de douleur, expression figée dans sa mort, bougée bée et les yeux écarquillés par l’effroi. Au milieu du chaos, entre les Clones qui tiraient sur tout ce qui bougeait, les Jedi (maîtres, chevaliers et padawans confondus) qui tentaient vainement de se défendre, la scène n’avait duré qu’une poignée de secondes, semblait presque anecdotique dans cette bataille, et pourtant cette torture avait semblé s’étendre sur une éternité entière pour Sanand, caché derrière l’un des immenses piliers du temple.

Il ne comprenait pas ce qu’il lui était arrivé. En temps normal, il se serait jeté sur Skywalker, l’aurait désarmé, tué pour protéger sa Padawan, parce que c’étaient les valeurs Jedi qu’il défendait, parce que c’était son devoir et pourtant, comme un lâche, il était resté là, caché dans l’ombre, ignorant les supplications de son élève. Pour la première fois de sa vie, il avait été terrorisé, paralysé par la peur, incapable de réagir. Son amygdale lui avait crié de ne pas bouger, que c’était la seule chose qui lui permettrait de survivre, au détriment de sa padawan. Ses instincts primaires d’humain avaient cédé à la tentation que lui insufflait ce noyau démoniaque — il ne bougeait pas d’un poil, la main fichée sur la poignée de son sabre si élégant. Il regardait au loin, sans comprendre, sans percuter, le corps sans vie de son élève, un trou béant dans le corps. Il ne réalisait pas encore la teneur de ce qu’il se passait, que tous les Jedi étaient en perdition, que les Sith reprenaient le dessus. Voyant au loin qu’Anakin Skywalker marchait d’un pas déterminé vers le pilier derrière lequel il se cachait, Sanand s’enfuit à travers l’apocalypse. Encore aujourd’hui, il se demandait encore comme sa lâcheté avait réussi à le sauver.

Pendant ses deux ans d’errance sur la planète désertique portant le nom de Tatooine, Sanand passait des mois à se lamenter sur son sort, à pleurer la perte de sa Padawan. Il était en colère contre lui, contre son inaction et ce manque de courage. Pour lui, il n’y avait vraiment rien de pire que de trahir les valeurs Jedi qu’il avait tant prisées et chéries depuis qu’il était rentré au Temple. Il avait failli à sa tâche et c’était cette blessure narcissique qui était la plus difficile à digérer. Après la peine vint l’action. Il voulait comprendre, comprendre pourquoi le Côté Obscur pouvait retourner autant des Jedi convaincus et forcenés. Il voulait maîtriser ces pouvoirs interdits et prouver qu’il pouvait y avoir un contrôle parfait entre la Force et son pendant plus maléfique. Pendant cette année et demie, plusieurs fois, il crut qu’il basculerait durant ses entraînements drastiques. Le Côté Obscur était tellement plus tentant, tellement plus facile à avoir que n’importe qui pouvait avoir l’envie de s’y abandonner, même lui, le parfait Jedi. Cependant, Sanand était un Jedi dans le cœur, dans l’âme, il était Maître, et c’était cette qualité qui lui permettait d’avoir la maîtrise nécessaire pour ne jamais basculer. Dit comme cela, la chose paraissait aisée, mais il n’en était rien. Sanand était passé par des jours, de souffrance et de dilemmes abominables. Plusieurs fois, il avait voulu abandonner ce combat. Heureusement pour lui, la résilience ne faisait pas parti de son caractère. Désormais, avec cette maîtrise autant de la Force que du Côté Obscur, il était ce qu’on appelait un Jedi Gris, même si pour lui, l’adjectif n’était vraiment pas nécessaire : jusqu’à sa mort, il resterait un Jedi.

Toutefois, l’autre moitié de sa vie remet en doute cette dernière affirmation. En effet, le Jedi en fuite, pour survivre, se mit à travailler comme mercenaire indépendant pour le chef de la pègre locale : Jabba le Hutt. À cause de la condition précaire et incertaine du peu de Jedi restant et de la propagande de l’Empire à leur sujet, Sanand décida de cacher sa maîtrise de la Force et de changer de nom par sécurité. Il choisit le nom de Kurowen Ackecha et se familiarise petit à petit avec cette nouvelle identité qu’il a tant de mal à accepter. Il aurait pu se dire que cela serait une façon de tirer un trait sur son passé si douloureux, mais il avait l’impression au contraire que cela mettait l’accent dessus, lui rappelant constamment qu’il jouait un rôle, qu’il n’était pas celui qu’il prétendait. C’est avec cet état d’esprit torturé que Kurowen enchaînait les missions à travers la galaxie, pour s’empêcher de trop penser.

Depuis, il se trouve sur Corellia. C’est une énième mission qui l’a emmené ici et l’amour qui l’a fait rester. Il n’est plu avec cette femme qu’il a terriblement aimée, qu’il aime toujours d’ailleurs — celle qui avait redonné un nouveau souffle au cœur du Jedi perdu, celle qui lui avait redonné un peu le goût de vivre. Cependant, elle avait soif de voyages, de découvrir les quatre coins de la galaxie et ses richesses, mais Kurowen devait se faire le plus discret possible à travers cet univers. Alors, bien que ce soit à contre-cœur, leurs chemins se sont séparés à partir de cette impasse dans leur relation si passionnelle. Il ne pouvait pas l’empêcher de faire sa vie, de réaliser ses rêves dans une galaxie minée par la guerre depuis bien trop longtemps. Cette femme représentait l’espoir de jours meilleurs et il ne pouvait pas tuer ce renouveau dans l’œuf. Il mène toujours sa vie de mercenaire indépendant sur Corellia, lui apportant un peu plus de paix malgré tout dans le cœur, malgré ce passé qui le hante encore et qui le hantera toujours.

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